"LE PETIT VOISIN"
"LE PETIT VOISIN"
Le petit voisin s'appelle Jocelyn avec un P avec un F comme dans Martine.
Le petit voisin il a un grain, de sel ou bien de sable, ou bien de caféine.
Le petit voisin habite au-dessus de chez nous qui, évidemment, sommes en-dessous.
Il prend des cours de Ju-Jitsu mais n'est pas mauvais, n'est pas mauvais pour deux sous.
Et, dans tout l'immeuble, crado mais sympathique, on se chicane, on se cherche, on s'engueule gentiment.
Mais le petit voisin, il est total stoïque.
Et d'ailleurs il s'en fout car il est étudiant.
Le petit voisin dans son T1 a des instruments assez rares et insolites.
Des percus, un masque malien, des cendriers et des grigris de bakélite.
Il souffle dans un bout de bambou, un didjeridoo de Pier Import, du Népal.
Il joue à poser des embouts sur des bouteilles, puis il aspire et devient tout pâle.
Et, dans tout l'immeuble, crado mais acceptable, on se chicane, on se cherche, on s'engueule calmement.
Mais le petit voisin, il s'assied à sa table et il se roule un stick car il est étudiant.
De temps en temps, le petit voisin, pour justifier sa bourse accordée par la fac,
fait un saut hors de son T1 et intègre un amphi bondé comme un gros sac.
Puis l'heure passée, il rentre au port non sans avoir fait un détour par chez Bubu.
Une petite partie de Fighting Simulator, mais pas plus de quatre heures, il faut pas d'abus.
Et dans tout l'immeuble, crado mais bon, ça va, on se chicane, on se cherche, on signe des pétitions.
Mais le petit voisin, en lisant des mangas, rêve à des jours meilleurs car il est étudiant.
Sur le macadam citoyen que l'on piétine quand on n'en peut plus de stagner, on voit passer le petit voisin:
sous des bannières il se plait à revendiquer un peu plus de ci moins de ça.
Un sitting au djembé devant la préfecture.
Les causes perdues, les grands débats, on finit par tout faire flamber dans l'aventure!!
Et dans tout l'immeuble, crado et pas fini, on se chicane, on se cherche à s'en rendre malade.
Et le petit voisin, dans le panier à salade, commence à regretter ses cinq ans et demi.
Et puis un jour, le petit voisin ira pointer quelque part pour bouffer un peu.
Il s'ennuiera et sera loin le temps où il rêvait que demain serait mieux.
Alors pour tromper l'amertume comme à dix-huit berges en criant que ça suffit, il arpentera le bitume.
Rien ne changera mais au mois ça dégourdit.
Au moins ça dé, Au moins ça dégourdit...
"UN COUPLE NORMAL"
"UN COUPLE NORMAL"
T'es amoureuse de lui et lui de toi tu en es sûre,
trop de choses te le prouvent, et tu sens bien qu'il est mordu.
Il téléphone tout le temps, il adore ça, ça le rassure.
Tu le maternes et tu l'appelles mon bébé mon tordu.
Le hic, le détail qui pose une ombre sur votre idylle,
la broutille ennuyeuse qui pourrait te mettre en colère,
le souci qui parfois peut te faire couler l'eau des cils,
c'est qu'il va divorcer.
Mais qu'il arrive pas à s'y faire.
Souvent en rigolant il te dit l'amour clandestin,
c'est ça qu'est excitant, et tu le retrouves au Novotel.
Il te parle du hasard, de vos karmas et du destin
en te jurant tout bas que bien sur c'est toi la plus belle.
Vos nuits, assez brèves, sont passablement érotiques.
Il t'aime il t'aime il t'aime comme jamais il n'a aimé.
T'es son île, sa papaye ou tout autre objet exotique,
il t'aime il t'aime il t'aime, mais là il ne peut pas rester.
Et tu l'attends.
Tu as confiance car un jour il sera ton régulier.
Tu finis ta nuit seule devant des clips ou un Très Chasse consacré,
t'as pas de bol, à l'enfumage des terriers.
Tout d'abord tu t'offusques, et puis tu cries c'est dégueulasse.
Tu éteins en pleurant, t'as eu l'impression d'étouffer.
Le lendemain on frappe à ta chambre d'hôtel,
t'es plus ou moins maussade mais tu ouvres et tu souries.
Les roses de l'amour pour amadouer le coeur de celle que j'aime à la folie.
Voilà, tu fonds et c'est reparti.
Un week-end sur quatre/cinq tu peux le voir deux jours entiers,
t'as treize heures de trajet mais tu t'en fous puisque tu l'aimes.
Tu voyages toute la nuit et au matin t'es arrivée dans un bled en Alsace,
mais tu t'en fous puisque tu l'aimes.
Là vous vous retrouvez un peu comme un couple normal,
tu cuisines, il regarde, vous lisez la presse dans un bain.
Vous parlez un peu d'elle, il te dit que ça lui fait mal
de briser leur image de parents face à ses gamins.
Et tu l'attends.
Tu as confiance car un jour il sera ton régulier.
Tu comprends ses doutes, tu comprends qu'il tarde un peu a être à toi,
rien qu'à toi comme il te le jure.
Il va franchir le cap, il va lui dire pour vous deux.
Pas dès demain, non, mais bientôt, il en est sur.
Il te supplie d'attendre alors que tu ne fais que ça depuis bien trop longtemps.
Attention tu vas le quitter.
Oh, c'est trop dur pour lui, et toi qui ne le comprends pas,
tu ne veux plus l'entendre...
Oh tiens ça y est tu l'as quitté.
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