LES ÉTOILES FILANTES
LES ÉTOILES FILANTES
Si je m’arrête un instant
Pour te parler de ma vie
Juste comme ca tranquillement
Dans un bar rue St-Denis
J'te raconterai les souvenirs
Bien gravés dans ma mémoire
De cette époque où vieillir
Était encore bien ill
Quand j'agaçais les p'tites filles
Pas loin des balançoires
Et que mon sac de billes
Devenait un vrai trésor
Et ces hivers enneigés
À construire des igloos
Et rentrer les pieds g'lés
Juste à temps pour Passe-Partout
Mais au bout du ch'min dis-moi c'qui va rester
De la p'tite école et d'la cour de récré?
quand les avions en papier ne partent plus au vent
On se dit que l'bon temps passe finalement...
... comme une étoile filante
Si je m'arrête un instant
Pour te parler de la vie
Je constate que bien souvent
On choisit pas mais on subit,
Et que les rêves des ti-culs
se évanouissent ou se refoulent
Dans cette réalité crue
Qui nous embarque dans le moule
La trentaine, la bedaine
Les morveux, l'hypothèque
Les bonheurs et les peines
Les bons coups et les échecs
Travailler, faire d'son mieux
En arracher, s'en sortir
espérer être heureux
Un peu avant de mourir
Mais au bout du ch'min dis-moi c'qui va rester
De notre p'tit passage dans ce monde effréné?
Après avoir existé pour gagner du temps
On s'dira que l'on était finalement
... que des étoiles filantes
Si je m'arrête un instant
Pour te parler de la vie
Juste comme ça tranquillement
Pas loin du carré St-Louis
C'est qu'avec toi je suis bien
Et que j'ai pu l'goût de m'en faire
Parce que tsé voir trop loin
C'pas mieux que r'garder en arrière
Malgré les vielles amertumes
Et les amours qui passent
Les chums qu'on perds dans' brume
Et les idéaux qui se cassent
La vie s'accroche et renaît
Comme les printemps reviennent
Dans une bouffée d'air frais
Qui apaisent les coeurs en peine
Ça fait que si à soir t'as envie de rester
Avec moi, la nuit est douce on peut marcher
Et même si on sait ben que tout dure rien qu'un temps
J'aimerais ça que tu sois pour un moment....
... mon étoile filante
Mais au bout du ch'min dis-moi c'qui va rester...
Mais au bout du ch'min dis-moi c'qui va rester...
...que des étoiles filantes
"PLUS RIEN"
"PLUS RIEN"
Il ne reste que quelques minutes à ma vie
Tout au plus quelques heures, je sens que je faiblis
Mon frère est mort hier au milieu du désert
Je suis maint'nant le dernier humain de la Terre
On m'a décrit jadis, quand j'étais un enfant
Ce qu'avait l'air le monde il y a très très longtemps
Quand vivaient les parents de mon arrière grand-père
Et qu'il tombait encore de la neige en hiver
En ces temps on vivait au rythme des saisons
Et la fin des étés apportait la moisson
Une eau pure et limpide coulait dans les ruisseaux
Où venaient s'abreuver chevreuils et orignaux
Mais moi je n'ai vu qu'une planète désolante
Paysages lunaires et chaleur suffocante
Et tous mes amis mourir par la soif ou la faim
Comme tombent les mouches...
Jusqu'à c'qu'il n'y ait plus rien...
Plus rien...
Plus rien...
Il ne reste que quelques minutes à ma vie
Tout au plus quelques heures, je sens que je faiblis
Mon frère est mort hier au milieu du désert
Je suis maint'nant le dernier humain de la Terre
Tout ça a commencé il y a plusieurs années
Alors que mes ancêtres étaient obnubilés
Par des bouts de papier que l'on appelait argent
Qui rendaient certains hommes vraiment riches et puissants
Et ces nouveaux dieux ne reculant devant rien
Étaient prêts à tout pour arriver à leur fins
Pour s'enrichir encore ils ont rasé la Terre
Pollué l'air ambiant et tari les rivières
Mais au bout de cent ans des gens se sont levés
Et les ont averti qu'il fallait tout stopper
Mais ils n'ont pas compris cette sage prophétie
Ces hommes là ne parlaient qu'en termes de profits
C'est des années plus tard qu'ils ont vu le non-sens
Dans la panique ont déclaré l'état d'urgence
Quand tous les océans ont englouti les îles
Et que les innondations ont frappé les grandes villes
Et par la suite pendant toute une décennie
Ce fut les ouragans et puis les incendies
Les tremblements de terre et la grande séch'resse
Partout sur les visages on lisait la détresse
Les gens ont dû se battre contre les pandémies
Décimés par millions par d'atroces maladies
Puis les autres sont morts par la soif ou la faim
Comme tombent les mouches...
Jusqu'à c'qu'il n'y air plus rien...
Plus rien...
Plus rien...
Mon frère est mort hier au milieu du désert
Je suis maintenant le dernier humain de la terre
Au fond l'intelligence qu'on nous avait donnée
N'aura été qu'un beau cadeau empoisonné
Car il ne reste que quelques minutes à la vie
Tout au plus quelques heures, je sens que je faiblis
Je ne peux plus marcher, j'ai peine à respirer
Adieu l'humanité... Adieu l'humanité...
"8 SECONDES"
"8 SECONDES"
Toutes les huit secondes
Un enfant crève au tiers-monde
Parce qu'y a pas accès à l'eau
Et on dit qu'dans son pays chaud
C'est l'soleil qui assèche les ruisseaux
Quand on sait qu'une toute petite fraction
De tous ces budgets militaires à la con
Pourraient abreuver les humains
Leur assurer un lendemain
Mais l'occident s'en lave encore les mains
Alors que toutes les huit secondes
Se génèrent des profits immondes
Chez les grandes multinationales
Qui croient que l'droit fondamental
D'accès à l'eau doit devenir commercial
Aujourd'hui la source est cotée en bourse
Et on se câlice ben de la ressource
On nous dit qu'c'est inépuisable
Pas besoin de gestion viable
Y'a un signe de piastre au bout de l'eau potable
Pendant qu'les rivières coulent à flots
Certains font de l'argent comme de l'eau
Sans se soucier des écosystèmes
C'est ben plate à dire mais ça a l'air
Que c'est ça l'noeud du problème !
Hey !
Toutes les huit secondes
Un nouveau cancer qui nous ronge
Eau qui devient marchandise
Aqueducs qu'on privatise
Et gouvernements complices qui improvisent
À Montréal dans les souterrains
Ils pompent l'eau qui nous appartient
Payent des peanuts pour le produit
Et comme ils ont le monopole
Font plus de profits que les compagnies d'pétrole
Toutes les huit secondes
Je ressens un peu plus de honte
Face à cette surexploitation
Et à cette triste destruction
D'la nature pour la consommation
On nous met devant les faits accomplis
Ils jouent la terre au Monopoly
Et quand ils se s'ront appropriés
Les nuages, les oiseaux, les glaciers
P't'être qu'y en auront assez
Pendant qu'les rivières coulent à flots
Certains font de l'argent comme de l'eau
Sans se soucier des écosystèmes
C'est ben plate à dire mais ça a l'air
Que c'est ça l'noeud du problème !
Hey !
Quand il ne restera que huit secondes
Avant la fin de ce monde
On r'pensera au genre humain
Qui à cause de l'appât du gain
Aura am'né la planète au bord du ravin
Quand il ne restera que huit secondes...
Toutes les huit secondes
Encore plus de colère qui monte
Quand je vois mon grand pays d'eau
Être mis à sac par des salauds
Qui s'foutent d'la vie assis dans leur tour à bureaux
Dans ce Québec de forêts et d'or bleu
Ces richesses doivent dev'nir des enjeux
Bottons les fesses des décideurs
Et devenons des précurseurs
Citoyens ! L'avenir commence astheure !!
"ENTRE DEUX TAXIS"
"ENTRE DEUX TAXIS"
Ils se sont embrassés tard dans la nuit
Sur la banquette d'un taxi
Dehors un lampadaire s'est rallumé
Ils ont fait voeux d'éternité
Sur le toit de la voiture le néon lumineux
Ne semblait briller que pour eux
Comme une petite oréole dans le noir
Le taxi filait vers la gloire
Oh qu'il est triste le sort des amoureux
Se disait le vieux chauffeur amusé
Car on commence toujours à se dire adieu
Dès notre premier baiser
Ensemble ils ont pris un appartement
Où ils vécurent au gré du temps
Une vie avec des lunettes roses
Exempte de journées moroses
Mais le poids du quotidien ce p'tit diable malin
Vient s'installer un bon matin
Et les coeurs qui furent si légers hier
Retombent les 2 pieds sur terre
Oh qu'il est triste le sort des amoureux
Qu'on se dit au bout de quelques années
Car on commence toujours à se dire adieu
Dès notre premier baiser
Les amants d'hier sont devenus amis
Plus de chaleur dans le logis
Les rêves qu'il avaient jadis en duo
S'endorment maintenant dos à dos
Par la fenêtre elle regarde celui qu'elle a aimé
La quitter pour l'éternité
En emportant tout un pan de sa vie
Dans un anonyme taxi
Oh qu'il est triste le sort des amoureux
Qu'on se dit lorsque tout est terminé
Car on commence toujours à se dire adieu
Dès notre premier baiser
Oh qu'il est triste le sort des amoureux
Qu'on se dit lorsque tout est terminé
Car on commence toujours à se dire adieu
Dès notre premier baiser
"HANNAH"
"HANNAH"
Hannah est tout'seule
Avec sa mélancolie
Recouverte du linceul
Dans lequel on a mis sa vie
Elle écoule les jours
Dans une solitude lunaire
Le coeur comme un poids lourd
Qui s'engloutit dans sa misère
Elle passe ses soirées
À niaiser sur internet
Avec des paumés
Qui lui verront jamais la bette
Elle parle un p'tit peu d'elle,
Du monde et parfois même de cul
A'ec ses chums virtuels
Qui resteront des inconnus...
Je l'ai croisée une soirée
Où j'étais un peu blasé...
J'l'ai écouté m'jaser
De son enfance douloureuse
Où on l'a écrasée
Même si c'tait loin d'être
Une niaiseuse
De ses vieux un peu chiants
Qui n'ont fait que la barouetter
Et de sa chère grand-maman
Chez qui elle a été él'vée
Dans un quartier d'la ville
Où elle vivait introvertie
A' s'sentait inutile
Et n'avait presque pas d'amis
Partait parfois l'été
À la campagne quand 'était flo
Où les beaux ciels étoilés
Lui illuminaient le cerveau
Mais son regard d'enfant
Est parti depuis longtemps...
Ving-six ans et perdue
Toujours plus désillusionnée
Elle vient qu'elle ne sait plus
À quelle connerie se raccrocher
Elle avait commencé
Un cours en secrétariat
Mais elle l'a vite lâché
Voyant qu'ça n'l'intéressait pas
C'qu'elle aurait bien voulu
C'est travailler avec les gensss
Les malades, les exclus
Ceux qui n'ont jamais eu de chance
Si elle avait confiance en elle
Autant qu'elle a de coeur
Tout son grand potentiel
S'rait là pour semer du bonheur
Mais quand on t'a brisé
La vie est ben plus malaisée...
Elle espère qu'un m'ment d'nné
Elle pourra lever le voile
Sur ces sombres années
Et enfin revoir les étoiles
Elle dit qu'la solitude
C'est quecqu'chose d'assez déprimant
Qu'ça d'vient une habitude
Mais qu'on s'y fait jamais vraiment
Si les étoiles reviennent
J'te jure que je te les décroche
Et pour apaiser ta peine
J'en glisserai une dans ta poche
En attendant dors bien
On se reparle demain...
"BOBO"
"BOBO"
Aujourd'hui il a Bobo dans sa tête
Même son coeur n'est plus invité à la fête
Puisqu'il faut maintenant panser les blessures
Et éviter de frapper encore le mur
Il faudra du temps et du repos
Face au chagrin il faut d'abord sauver sa peau
On a tous au fond de nous
Des longs chemins de cailloux
Des pianos sur les épaules
Et des grosses larmes de saule
Des sentiers plus lumineux
Qui mènent aux matins heureux
Et cette force qui nous charrie
Dans les temps gris de la vie
Puis un jour moins de Bobos dans la tête
Tranquillement le retour du coeur à la fête
Reviendront les rêves et les projets
Cette sève qui coule, cet avril qui renait
Mais pour vivre ces moments pleins de grâce
Il nous faut parfois savoir où est l'impasse
On a tous au fond de nous
Des longs chemins de cailloux
Des pianos sur les épaules
Et des grosses larmes de saule
Des sentiers plus lumineux
Qui mènent aux matins heureux
Et cette force qui nous charrie
Dans les temps gris de la vie
On grandit à force d'expériences
C'est peut être ça qui donne un sens à l'existence
Mais quand on ne peut aller de l'avant
C'est qu'il faut alors s'arrêter au tournant
Pour comprendre d'où viennent les Bobos
Et enfin pouvoir s'en délester le dos
Car on a tous au fond de nous
Des longs chemins de cailloux
Des pianos sur les épaules
Et des grosses larmes de saule
Des sentiers plus lumineux
Qui mènent aux matins heureux
Et cette force qui nous charrie
Et nous fait aimer la vie.
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